La FNI interpelle la ministre sur les dangers que fait courir l’interdiction aux infirmiers libéraux de réaliser des injections intraveineuses à base de fer

COMMUNIQUE DE PRESSE

Paris le 02 juin 2014

La FNI interpelle la ministre sur les dangers que fait courir l’interdiction aux infirmiers libéraux de réaliser des injections intraveineuses à base de fer

 

Le 28 mai, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) a saisi la ministre des Affaires sociales et de la Santé afin qu’elle clarifie la situation engendrée par l’interdiction faite aux infirmiers libéraux de procéder à des injections intraveineuses à base de fer. Elle estime que dans l’intérêt des patients la ministre doit mettre fin à ce dispositif médico-économique aberrant.

Ces médicaments comportent des risques graves de réactions allergiques et requièrent de la part du soignant une surveillance particulière du patient.

Consécutivement à une décision (*) de la Commission européenne, l’Agence nationale de surveillance du médicament et des produits de santé (ANSM) a fait le choix de réserver les spécialités à base de fer IV à l’usage exclusif des établissements de santé, au sein desquels, les structures d’hospitalisation à domicile (HAD).

Depuis le 1er février dernier, les infirmiers libéraux n’ont donc plus droit de réaliser des injections intraveineuses à base de fer.

La FNI dans son courrier adressé ce jour à Marisol Touraine note que les infirmiers libéraux  «continuent de se voir remettre par leurs patients des prescriptions de Ferinject®, seule spécialité disponible en ville jusqu’à l’entrée en vigueur de la mesure »

La FNI indique à la ministre « qu’il apparaît en outre manifeste, au vu des témoignages recueillis, que les structures d’HAD n’ont pas pris les dispositions nécessaires pour que les conditions requises par l’ANSM soient effectives. Les protocoles de prise en charge et de surveillance ainsi que les formations semblent faire défaut ». Elle note que « Dans ce climat de confusion, les infirmiers libéraux s’inquiètent de savoir si leur responsabilité peut, le cas échéant, être engagée ».

La FNI réaffirme que la sécurité des soins est à la base de toute expertise infirmière et que la sécurité des soins est un vecteur fondamental de la promotion de l’exercice libéral infirmier.

La FNI défend l’exercice libéral comme garant d’une prise en charge centrée sur le patient.

La FNI entend que le principe de précaution a présidé à la réévaluation de la balance bénéfices/risques liée à l’utilisation de ces produits.

Cependant, la FNI relève « qu’avant le 1er février 2014, date à laquelle, interdiction a été faite aux infirmiers libéraux en tant que tels d’administrer la spécialité à base de fer IV, 75 % des injections intraveineuses à base de fer étaient réalisées en ville, sans qu’à notre connaissance, aucun signalement en ambulatoire n’ait été rapporté ».

La FNI condamne la confiscation sans motif avéré des injections intraveineuses de Ferinject® aux infirmiers libéraux opérée au profit de l’hôpital et de l’HAD.

La FNI dénonce un choix opéré au détriment du patient, contraint de se rendre à l’hôpital pour recevoir ce soin. Elle conteste le schéma de cette organisation une nouvelle fois hospitalo-centré à l’heure où le discours politique prétend placer le patient au cœur du système de soins, dans une logique de parcours.

La FNI observe que dans la réalité des faits, les solutions de recours en cas de choc anaphylactique ne sont pas plus accessibles à l’HAD qu’au professionnel libéral.

La FNI redoute que l’interdiction faite à l’exercice libéral infirmier crée un appel d’air pour les services d’HAD qui peuvent désormais intervenir pour administrer l’ensemble des spécialités à base de fer alors qu’ils ne le faisaient pas, et que les infirmiers libéraux qui, eux, réalisaient les injections de Ferinject en routine, pourront dans le cadre de l’HAD faire des injections de produits à propos desquels ils n’ont pas été formés.

La FNI avertit la ministre « que la situation est non seulement confuse mais également dangereuse et économiquement non pertinente ».

La FNI souhaite ardemment que l’intérêt du patient prévale et qu’il soit replacé au centre du dispositif de ce soin.

La FNI demande donc instamment  au ministère de diligenter une enquête afin d’établir une cartographie de la réalité des pratiques des HAD sur cette question et d’évaluer la pertinence du circuit décisionnel à observer en cas d’hypersensibilité déclarée au produit.

La FNI souhaite voir apporter la preuve que le renforcement de la surveillance, notamment que la redirection des actes jusque-là dévolus aux infirmiers libéraux au profit de l’HAD, améliore le rapport bénéfices/risques des injections intraveineuses à base de fer.

La FNI mesure le préjudice subi par les infirmiers et dénonce une mesure contreproductive et coûteuse, prise à l’heure où le gouvernement a décidé d’un programme d’économie de santé et que l’heure est à la recherche d’une meilleure pertinence des soins.

La FNI demande la parution d’un texte précisant clairement les responsabilités juridiques des intervenants lors d’une injection intraveineuse à base de fer réalisée par un infirmier libéral dans le cadre d’une HAD.

La FNI demande la suspension de l’interdiction faite aux infirmiers libéraux d’administrer en tant que tels, des injections intraveineuses à base de fer.

(*) La décision de la Commission européenne du 13 septembre 2013 faisait suite à une saisine en 2011 d’initiative française, consécutive à un choc anaphylactique causé par une injection en intraveineuse d’une spécialité à base de fer en milieu hospitalier.

Contact presse

Fédération Nationale des Infirmiers

01 47 42 94 13

 

Courrier à Madame la ministre

Partagez cet article :

Adhérez à la FNI

Soyez maitre de votre avenir : rejoignez la Fédération Nationale des Infirmiers ! J'ADHÈRE

Trouvez votre syndicat FNI départemental

FNI 2023

Le service juridique

Le service juridique de la FNI répond de façon personnalisé à vos questions juridiques et propose des consultations juridiques par téléphone. Service juridique

La Hotline Cotation Nomenclature

Interrogez les experts nomenclature pour vous aider dans vos difficultés de cotation d’actes Je contacte la hotline

La Hotline FNI Compta

Interrogez nos experts pour toute question comptable, sociale et fiscale. Je contacte la hotline

Plus à découvrir