Rhophylac : la FNI demande une confirmation

Voilà plusieurs semaines qu’une polémique divise les infirmières libérales : certaines estimant être dans leur droit en réalisant des injections de Rhophylac, d’autres jugeant ne pas y être autorisé hors la présence d’un médecin. La FNI qui ne trouve pas de texte l’interdisant demande une confirmation à l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament ( ANSM).

L’injection de Rhophylac à domicile est pratiquée sur prescription médicale par les infirmières libérales depuis des années sans qu’aucun incident n’ait été répertorié. Pour autant, ces derniers temps, le doute a été instauré porté par les réseaux sociaux et alimenté par quelques prises de position des Ordres départementaux. De nombreuses infirmières hésitent ou refusent finalement de pratiquer cette injection au motif qu’elle ne pourrait être pratiquée qu’en présence d’un médecin.
Pour rappel, le Rhophylac est une immunoglobuline humaine le plus souvent prescrit aux femmes enceintes Rh(D) négatif et qui attendent un enfant Rh(D) positif. La polémique actuelle oblige certaines femmes enceintes à s’orienter vers le médecin généraliste, la sage-femme libérale voire le service des urgences de l’hôpital.

Interpellée à plusieurs reprises par ses adhérents, la FNI s’est emparée du sujet afin d’apporter une réponse rapide. Elle vient d’écrire à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) (courrier) afin d’avoir une confirmation dans les plus brefs délais que les infirmières libérales y sont bien autorisées.

Dans l’attente de la réponse officielle et cherchant les textes se référant au Rhophylac, la FNI n’a trouvé aucune mention de notion d’obligation de « présence de médecin » ni sur le site de la HAS pas plus que sur le site de l’ANSM ou sur les notices insérées dans les boîtes de seringues pré remplies.

Selon l’article R.4311-9 du code de la santé publique, « L’infirmier ou l’infirmière est habilité(e) à accomplir sur prescription médicale écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, les actes et soins suivants, à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment :
1° Injections et perfusions de produits d’origine humaine nécessitant, préalablement à leur réalisation, lorsque le produit l’exige, un contrôle d’identité et de compatibilité obligatoire effectué par l’infirmier ou l’infirmière. »

A notre connaissance, le Rophylac n’exige pas de test de compatibilité comme c’est le cas pour la transfusion sanguine par exemple. Par ailleurs, les infirmières libérales prennent en charge des patients atteints de déficience immunitaire et injectent des immunoglobulines humaines par voie IV ou SC en perfusion. Dans ces circonstances, on ne voit pas pour quelles raisons elles ne pourraient pas continuer à pratiquer ces injections de Rophylac, d’autant qu’elles procèdent au contrôle tant du dosage que des dates de péremption et qu’elles assurent la surveillance des constantes et des effets immédiats.

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