Le cadeau de Noël du syndicat SNIIL aux IDEL d’Ile-de-France !

Genèse d’un projet porteur pour la profession….

Depuis des années, les infirmiers libéraux se plaignent de la concurrence déloyale qu’exercent les structures de type HAD et SSIAD. L’alibi souvent avancé par les promoteurs de ces structures tient dans la difficulté des établissements à joindre les infirmiers, elles pointent le manque de visibilité de l’organisation des soins de ville…. Les infirmiers dénoncent donc la création de véritables filières captives de patients, organisées à leurs détriment. Mais certains élus syndicaux semblent ne rien vouloir changer…Depuis quelques mois, ces filières captives institutionnalisées et en constante progression se voient doublées de filières commerciales : les plateformes d’adressage de start-ups ! De quoi s’agit-il ? Contre paiement d’un abonnement mensuel, les infirmiers sont répertoriés sur une plateforme informatique qui leur adresse des soins en sortie d’hospitalisation à partir d’établissements avec lesquels la start-up a contractualisé. En clair il faudra demain passer à la caisse pour espérer soigner les patients. Ces plateformes ne sont pas un mythe et les alliances qui se dessinent démontrent l’appétit de ces nouveaux prestataires, les « UBERISATEURS » : lien vers une présentation sur l’uberisation.

Face à ce constat, la FNI a développé avec la société idelyo un projet inter régional qui consiste à mettre en place à l’échelle nationale une plateforme d’adressage appellée inzee.care. Elle reste aux mains de la profession puisque financée, déployée et co-construite par les Unions Régionales Professionnels IDEL (URPS) qui sont les représentants institutionnels de la profession en région. L’objectif est d’offrir une plateforme d’adressage gratuite pour les infirmiers libéraux, gratuite pour l’usager et les établissements de santé. Ce projet répond à l’objet social des URPS, il affirme le fait que la profession prend son destin en main, qu’elle est force de proposition, qu’elle est en capacité de répondre aux axes de la stratégie nationale de santé définis par la ministre et enfin que les représentants des infirmières libérales ne restent pas les bras croisés à observer les « uberisateurs » s’accaparer ce qui constitue pour eux un marché comme un autre.

Dès le deuxième trimestre 2017, des contacts ont été pris avec les URPS qui étaient intéressées par le projet. Sur les régions concernées, les conseils d’administration des URPS ont été amenées à voter sur leur engagement dans le projet. À l’échelle des régions, le pragmatisme l’a emporté sur le dogmatisme puisque dans de nombreuses régions, les administrateurs des URPS, conscients des enjeux, ont voté pour un engagement dans le projet quel que soit leur étiquette syndicale.

Dès le mois d’avril, le SNIIL dans sa revue « Communication Infirmière » s’empressait d’insinuer le doute dans l’esprit des professionnels, n’hésitant pas à faire passer les promoteurs du projet issus de la FNI pour des affairistes avides de profits…. (voir article communication infirmière N°129)
Loin de se décourager la FNI et idelyo, ont continué leur tour de France, là où ils étaient invités (Hauts de France, Bourgogne Franche Comté, Centre-Val de Loire, Bretagne, Guadeloupe, Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Provence Alpes Côte d’Azur, Ile-de-France).

Le 27 octobre dernier la présidente du SNIIL, Catherine Kirnidis, décrochait son téléphone et sa plume pour faire pression sur le co-fondateur d’idelyo, Frédéric BÉNÉAT, infirmier en activité et adhérent au SNIIL depuis 2011. (voir courrier du 27 octobre) La réponse de Fréderic BÉNÉAT est sans ambiguité (voir réponse).

Pendant ce temps, les équipes projets dans les 6 régions dont les URPS ont contractualisé se mettent au travail avec, selon les régions, des élus de tous bords syndical …. c’est le cas des Hauts de France, du Centre-Val de Loire, de la Bretagne, de la Guadeloupe, de l’Occitanie et de la Nouvelle Aquitaine.
Les élus SNIIL qui avait validé le projet se sont fait taper sur les doigts et on assiste au retrait, à contre cœur, de ces élus des équipes projet dans certaines régions, en Bretagne notamment…

Le 19 novembre dernier, les masques tombent !

La présidente du SNIIL se fâche et écrit à ses cadres, elle veut créer l’illusion que le SNIIL peut être une force de proposition sur le thème des plateformes d’adressage alors que les seules initiatives nationales du SNIIL, prises jusqu’alors consistaient juste à casser le projet porté par la FNI…(voir mail du 19 novembre)
Parallèlement, dans son N° 131 de décembre 2017, le SNIIL s’interroge sur le caractère indispensable de ses plateformes ….(voir article communication infirmière 13 décembre 2017). Où est la cohérence ?

19 décembre, l’Ascension à Noël en Ile-de-France

Il aura fallu attendre quelques jours avant Noël pour atteindre les sommets de l’inconséquence. C’est le 19 décembre dernier que l’URPS d’Ile-de-France devait se prononcer sur l’engagement de la région dans un projet de plateforme d’adressage. 3 projets se trouvaient en lice.

En amont de cette présentation, un groupe de travail interne avait été mis en place, le SNIIL en faisait partie, à l’unanimité de ses membres, il avait été décidé d’auditer les solutions qui répondaient à un cahier des charges élaboré par l’URPS.
A la demande du SNIIL et en amont de cette prise de décision, 3 solutions avaient été auditées par un cabinet spécialisé de renom : une solution développée dans une seule région et prônée par la présidente du SNIIL, la solution inzee.care soutenue par la FNI et déployée sur 6 régions et une solution créée par des médecins en MSP développée dans un département d’Ile-de-France. le coût de ce simple audit s’élèvait à 7 400 € hors indemnisation des membres du groupe de travail dont a fait partie le SNIIL !

L’engagement de l’URPS dans le projet nécessitait d’obtenir une majorité qualifiée pour ensuite choisir parmi les 3 solutions. Sur 24 élus, la majorité des 2/3 s’élève à 16 voix.
Le SNIIL a voté en bloc contre l’engagement de l’URPS dans le projet, 15 voix pour et 9 voix contre, la majorité qualifiée n’étant pas atteinte, l’URPS Ile-de-France ne s’engagera donc dans aucun projet de plateforme d’adressage. Le SNIIL si soucieux des deniers des infirmières et infirmiers libéraux n’a eu aucun état d’âme à brûler 7 400 € en audit…

« L’inconséquence c’est le manque d’esprit de suite, de logique dans la pensée, les discours et les actions »

En clair, le SNIIL prive la profession, dans la région la plus exposée aux dérives des plateformes uberisantes, d’une solution qui aurait été à la main de la profession (l’URPS) au seul motif que le projet a été initié par la FNI.

Demain, comme l’a d’ailleurs déclaré une élue du SNIIL à l’issue des votes, les infirmiers d’Ile-de-France auront maintenant le choix entre les différentes plateformes commerciales qui les démarchent et font de la publicité : en effet, ils pourront s’inscrire sur une plateforme payantes ou … des dizaines de plateformes payantes ! Alors que l’URPS se proposait de mettre en place sur sa dotation prélevée à la source sur les revenus des professionnels une solution qui n’aurait engendré aucun surcoût pour eux !

Un projet qui aurait pu, aurait du, être fédérateur en Ile-de-France est suspect aux yeux du SNIIL….

Cet épisode, attaché à un seul projet, démontre l’incapacité du SNIIL à produire des résultats, l’incohérence de ses choix politiques et la gabegie dangereuse pour la profession que constitue son discours.

Le président d’idelyo, adhérent au SNIIL, depuis 2011, a quant à lui tiré une leçon claire de cette politique du pire menée par son syndicat : il l’a quitté, sans regrets et sans amertume (voir courrier résiliation adhésion au SNIIL).

Le projet porté par la FNI va de son coté continuer à vivre sur les 6 régions qui ont contractualisé pour l’instant, puisque plus de 49 000 infirmiers libéraux se voient offrir la possibilité de s’inscrire sur la plateforme promue par leurs URPS gratuitement.

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