Décret de compétences : Ne pas se tirer une balle dans le pied !

Décret de compétences Ne pas se tirer une balle dans le pied

Au double motif que « les infirmiers ont le sentiment que le système n’est pas prêt à répondre aux grands enjeux de demain » mais surtout qu’ils « souhaitent non seulement voir leur champ de compétences élargi mais également leur contribution mieux reconnue », l’Ordre national des infirmiers (ONI) plaide pour remplacer le décret d’actes, fondateur de la profession, par un décret de compétences. Un écueil dans lequel refuse de tomber la FNI. Explications.

« Si l’on abandonne le décret d’actes au profit d’un décret de compétences contenant des missions dont les contours seraient, de surcroît, nébuleux, on ouvre la porte à une déréglementation de la profession et à une banalisation de l’ exercice illégal de cette profession. On se tirerait alors une balle dans le pied », avertit Daniel Guillerm, Président de la FNI. Le danger est d’autant plus prégnant que le Gouvernement planche actuellement sur la création de professions intermédiaires. Instaurer, dans un référentiel écrit noir sur blanc, des porosités entre les nouveaux métiers et ceux existant est mettre le doigt dans un engrenage suicidaire.

Le fait que l’Oni propose d’élargir certaines desdites compétences, en particulier concernant la prescription initiale et la consultation infirmière, ne doit pas masquer le péril qui a investi la demeure.

Des contacts ont cependant été noués sur le sujet entre l’ONI et la FNI. La FNI plaide pour un portage de propositions en rangs serrés, ce qui nécessite une concertation préalable et la mise en place d’une forme de consensus qui prend en compte les contraintes de chaque secteur (Salarié comme libéral).

Un ordre ignorant des intérêts des Idel ?

Mais pourquoi l’ONI fait-il cette proposition ? Comme souvent, la sociologie d’une instance augure de sa politique. Or, aujourd’hui, l’Ordre est, dans sa grande majorité, composé d’infirmiers hospitaliers. « Ce qui explique que dans sa gouvernance interne, la gouvernance a amoindri le collège libéral, lequel a à peine voix au chapitre », déplore Daniel Guillerm.

Cela est d’autant plus dommageable que les hospitaliers n’ont que faire d’un décret d’actes pour la profession infirmière. Concrètement, une infirmière salariée ne voit, par exemple, aucun inconvénient à ce qu’une aide-soignante pose une perfusion. Au contraire, dans la mesure où cela la soulage d’une tâche dans un emploi du temps des plus surchargés. La donne n’est pas la même en ville où le décret d’actes actuel protège les Idel contre les velléités d’autres professions qui aspirent à être habilitées à effectuer des gestes exclusivement dévolus aux Idel.

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