Formation infirmière Parcoursup, les limites du genre

Formation infirmière Parcoursup

La commission d’enquête du Sénat a profité du rapport qu’elle a rédigé sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France pour pointer du doigt la sélection via Parcoursup. Pour mémoire, cette plateforme remplace la procédure d’Admission post bac (APB). Elle s’adresse aux lycéens, apprentis ou étudiants en réorientation qui souhaitent s’inscrire dans l’enseignement supérieur public. Un dispositif via lequel le futur étudiant formule des vœux quant aux cursus qu’il souhaite suivre et valide les propositions d’admission reçues. Un système jugé « inadapté » par les parlementaires. Le cas des Ifsi en est l’illustration criante.

Si, sur le papier, Parcoursup est censé favoriser la probabilité, pour les jeunes, de suivre des études qui répondent réellement à leurs aspirations, dans les faits, la formule se traduit par énormément de pertes en ligne. En particulier pour ce qui est des Ifsi, ce que confirme une récente enquête du Comité d’entente des formations infirmières et cadres (Cefiec), laquelle atteste du nombre important d’abandons et ce, dès la première année. La chose est d’autant moins neutre que le métier d’infirmier et la formation qui y mène, sont tout bonnement les plus demandés sur Parcoursup. Outre l’attractivité intrinsèque de la profession, dont la cote est élevée, le Ségur de la Santé a fait office d’appel d’air dans la mesure où il a acté la création de 13 000 places supplémentaires dans les formations sanitaires et sociales, dont 6 000 rien que pour la filière infirmière. Résultat : la moitié des Ifsi ont augmenté leur capacité d’accueil de une à dix places et un tiers de plus de dix places.

12,9 % de désertions en huit semaines

Or, « si la formation en soins infirmiers affiche sur Parcoursup un nombre important de vœux, ils sont néanmoins à mettre en corrélation avec les entrées effectives mais également les fuites des étudiants deux mois après la rentrée », tempère le Cefiec. Ainsi, à la rentrée 2021, sur les 18 008 places disponibles, 17 612 étaient effectivement occupées, soit un taux de 97%. Un pourcentage qui s’élevait seulement à 86,61% (soit 15 341 places) deux mois plus tard. Soit 12,9 % de désertions au cours des huit premières semaines de scolarité.

Les raisons en sont multiples. « Un certain nombre de ces départs sont à rapporter à une nouvelle proposition d’orientation en début de formation (ce qui incite à) émettre l’hypothèse d’une erreur d’orientation », suggère le Cefiec. Sa Présidente, Michèle Appelshaeuser, pointe, en outre, des choix par dépit : « Certains étudiants ont rejoint les instituts en bout de course de Parcoursup, car ils n’ont plus d’autres choix. Certains peuvent donc quitter la formation quand ils ont la possibilité d’aller vers quelque chose qui leur plaît plus. »

L’Igas sur le pont

Mais par-delà les modalités d’accessibilité aux Ifsi et les conditions d’accueil des étudiants, l’enjeu est, en toile de fond, l’architecture des enseignements dans le cadre de la refonte du décret de compétence de la profession. Ainsi, le Sénat plaide-t-il pour qu’une évaluation soit « rapidement menée sur la formation des personnels paramédicaux, notamment infirmiers » dans la mesure où « les maquettes de formation doivent être revues et adaptées aux exigences du métier pour remédier aux lacunes constatées chez certains diplômés ».
Cela tombe bien, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été mandatée pour ce faire. Il s’agira, pour elle, de résoudre une équation subtile : adapter les savoirs enseignés aux nouvelles compétences dévolues aux Ide sans augmenter à l’excès la durée du cursus tout en créant des passerelles à l’intention de certains professionnels paramédicaux. Enfin, l’Igas devra « structurer au sein de la filière universitaire en sciences infirmières les niveaux d’expertises cliniques à valoriser dans une trajectoire professionnalisant mais aussi mieux appréhender l’évolution de carrière par la valorisation de la formation continue permettant ainsi une reconnaissance de l’expérience infirmière et une facilitation de la mobilité professionnelle ». Bon courage.
La FNI saura se faire entendre lors de son audition par l’IGAS le 20 mai prochain !

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