Pacte de refondation des Urgences : Un pied dans la porte de l’accès direct !

En réponse au mouvement de grogne qui s’exprime depuis plusieurs mois dans les services d’urgences hospitaliers, le ministère de la santé a annoncé un « Pacte de refondation des urgences » qui ouvre des perspectives nouvelles aux infirmières.

Doté d’un budget de 753 millions d’euros sur les trois prochaines années, le “Pacte de refondation des urgences” comporte douze mesures destinées à fluidifier la réponse aux besoins de soins urgents et vitaux mais aussi de soins non programmés. La première mesure arrêtée par la ministre de la Santé consiste à mettre en place un « Service d’accès aux soins » (SAS). L’ambition à travers cet outil, dont les contours sont encore imprécis, serait de permettre que les 43% de patients accueillis aux urgences et qui pourraient être pris en charge en ville le soient effectivement. Le futur SAS relierait ainsi tous les numéros d’appel des acteurs libéraux et ceux du 15 afin d’assurer un tri qui orienterait les patients vers un conseil médical ou paramédical, une consultation avec un généraliste dans les 24 heures, une orientation vers un service d’urgence ou encore recevoir une ambulance. L’ambition est vaste et ceux qui assistent depuis des années à la guerre entre les rouges et les blancs dans la régulation, s’interrogent à juste titre, sur la façon dont le SAS va fonctionner… et pour tout dire de sa faisabilité.

Le pacte mise aussi sur les CPTS pour structurer les soins sans rendez-vous en ville avec accès direct à des examens de biologie réalisés sur place au sein des MSP et des cabinets libéraux. Mais surtout, pour la première fois, le gouvernement affiche clairement son ambition « d’offrir aux professionnels non-médecins des compétences élargies pour prendre directement en charge les patients ». La FNI qui propose de longue date de mobiliser les compétences infirmières dans ce cadre, et cela avait d’ailleurs fait l’objet du congrès du syndicat en 2017, a enfin été entendue.

Plusieurs propositions de la FNI vont ainsi être concrétisées comme la possibilité pour les IDEL d’adapter des traitements. Et, pour la première fois, un pied est mis dans la porte de l’accès direct des non-médecins puisque les kinés vont pouvoir prendre en charge directement les entorses. Pour la FNI, c’est le signe que les Pouvoirs publics sont prêts à avancer sur le dossier du partage des compétences dans un cadre coordonné. Ils n’ont pas le choix, puisqu’il faudra plusieurs années pour « remonter » l’effectif des médecins généralistes.

Enfin, dans les services d’urgences, la fonction d’infirmier évoluera, prévoit le plan. Il leur sera possible d’orienter les patients vers la ville, de demander des examens d’imagerie, des bilans de biologie, et de réaliser des actes de suture de plaie, etc. La FNI s’en félicite et propose que ces protocoles soient étendus à la ville afin de permettre aux IDEL de prendre une place encore plus grande dans la solution à la crise des urgences. Comme tout ce qui se fait à l’hôpital finit par arriver en ville, pourquoi attendre alors que les patients ont besoin de prises en charges rapides ?

Par ailleurs, une autre proposition de la FNI a été reprise par la présidente du conseil régional d’Ile de France. Valérie Précresse propose la création d’un « Samu infirmier », où les infirmières, aux prérogatives élargies, se déplaceraient afin de « désaturer » les services d’urgence.

Le temps des infirmières et infirmiers semble enfin venu.

La conjonction entre les propositions de la FNI et ce qui se met en œuvre n’y est pas étrangère. Maintenant, les pouvoirs publics doivent comprendre qu’on ne paye pas les IDEL de belles paroles, et qu’il leur faudra passer par la case rémunération et investissement.

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