Pourquoi les infirmiers libéraux ne sont pas plus visibles que les pharmaciens ?

Pourquoi les infirmiers libéraux ne sont pas plus visibles que les pharmaciens ?

La crise sanitaire actuelle a été l’occasion pour les pharmaciens de devenir très visibles sur des missions qui originellement ne font pas partie de leur cœur de métier : les tests et la vaccination. Comment et pourquoi les infirmiers libéraux, pourtant les plus nombreux et dont le dépistage et la vaccination font partie de leurs compétences premières, ne sont toujours pas aussi visibles ?

Il n’est pas rare d’entendre désormais des patients nous dire “Ah bon ? Vous faites aussi des tests Covid et vous vaccinez ? À la télé/radio/journal, ils n’en ont pas parlé !”.

Pourtant, les statistiques démontrent que les infirmiers libéraux sont au coeur de la crise sanitaire actuelle et, depuis des années, vaccinent tous les ans des millions de patients en toute autonomie, notamment lors des campagnes vaccinales de la grippe saisonnière, dans les centres de vaccination et dans le cadre de l’”aller-vers” vaccination Covid à domicile.

D’ailleurs, nombreux sont les infirmiers qui n’hésitent pas à commenter les publications sur les réseaux sociaux des journalistes, politiques et mêmes ARS lorsqu’ils oublient de nous citer. Très récemment par exemple, une ARS a même conseillé sur Facebook aux patients de se faire vacciner “en pharmacie, chez son médecin, en centre de santé, chez son kiné…” en oubliant pourtant l’évidence : citer les infirmiers libéraux.

Nous pensons que le problème de ce manque de notoriété du grand public, des journalistes et mêmes des tutelles est lié à nos règles professionnelles déontologiques, qui, tout en protégeant notre exercice des dérives commerciales, compliquent la mise en avant de notre activité et nous empêchent d’être visibles. En effet, la “publicité” telle que la loi le définit, est à distinguer de la “publicité” telle que le grand public la connaît, à savoir la “réclame commerciale”. (pour plus de détails, consultez notre article Professionnels de santé : Publicité, oui… pub, non : https://www.fni.fr/professionnels-de-sante-publicite-oui-pub-non/ )

Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons reçu de nombreuses questions de consoeurs et confrères comme par exemple :

  • Pouvons-nous disposer une affiche sur la porte ou vitrine de son cabinet indiquant la possibilité de faire réaliser des tests ?
  • Pouvons-nous disposer une affiche sur la porte ou vitrine de son cabinet indiquant que nous pouvions vacciner au cabinet et les horaires de nos permanences ?
  • Pouvons-nous mettre en place un “barnum” devant notre cabinet ou à tel endroit pour réaliser des tests antigéniques ?
  • Pouvons-nous aller vacciner ou tester dans telle ou telle entreprise qui à fait appel à nous ?

Toutes ces questions sont encore toujours aujourd’hui sans réponses claires après deux ans de crise sanitaire : certains conseils départementaux ou régionaux ayant expressément interdit l’une ou l’autre de ces pratiques. Parfois en contradiction avec les réponses des services juridiques de syndicats, des CPAM ou des ARS de telle ou telle région.

Ainsi, comment se fait-il que plus d’un an après être paru au Journal officiel le 24 décembre 2020 l’Art. R 4312-70 qui Code de Déontologie précise qu’« une signalétique spécifique à la profession, telle que définie par le Conseil national de l’ordre, peut être apposée sur la plaque ou sur la façade. » : Le Conseil National de l’Ordre n’a toujours pas communiqué sur cette signalétique. (voir notre article Visibilité Toutes les professions doivent être logées à la même enseigne ! : https://www.fni.fr/visibilite-toutes-les-professions-doivent-etre-logees-a-la-meme-enseigne/ )

Ce n’était pourtant pas les occasions qui manquaient avec la crise Covid et la demande des pouvoirs publics, des patients et de la profession pour être visibles et accessibles tout en respectant l’interdiction d’exercer sa profession comme un commerce.

La nature ayant horreur du vide, ce sont les plateformes d’adressage uberisantes, certaines entreprises mettant à disposition du “personnel infirmier” à disposition des pharmaciens et maintenant certains syndicats de pharmaciens qui cherchent à “exploiter” la profession considérée comme des petites mains (voir notre article https://www.fni.fr/les-pharmaciens-autorises-a-embaucher-dautres-professionnels-pour-assurer-le-depistage/ ).Quel gâchis alors qu’il y a des cabinets infirmiers bien plus nombreux que l’ensemble de tous les centres de vaccination et pharmacies de France et bien mieux répartis grâce au zonage infirmier !

Le flou et l’incertitude juridique autour de la question de la visibilité sont-ils une fatalité pour les infirmiers libéraux ? Nous renvoyons donc le Conseil National de l’Ordre Infirmier à ses responsabilités sur le manque de visibilité de notre profession et lui demandons de tenir ses engagements pour épauler les libéraux !

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