Remaniement : cap sur la santé ?!

Avec Castex et Revel, deux pros du système de santé s’installent à Matignon. Ils devront boucler le Ségur de la Santé, puis mener à son terme la réforme des retraites et enfin créer une 5ème branche Autonomie.

La crise sanitaire a fait souffler des vents contraires, imposant au Président de la République d’opérer un changement de cap : après le coup de sirocco des municipales, on annonce une dépression économique suivie d’une tornade sociale. Le remaniement ministériel doit donc donner le signal d’une adaptation à cette nouvelle configuration et éviter l’envasement du quinquennat.

Avec Jean Castex au poste de Premier ministre, accompagné de Nicolas Revel aux manettes du cabinet, c’est un tandem de hauts fonctionnaires issus de la Santé qui investit Matignon. L’un est de droite et l’autre de gauche.

Un tandem de pros de la santé à Matignon

Ancien directeur de l’hospitalisation, ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la santé et au ministère du travail, puis remplaçant de Raymond Soubie comme conseiller social de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, Jean Castex connaît tous les rouages du monde de la santé et toutes les ficelles du dialogue social. Maire de Prades dans les Pyrénées Orientales, il est attaché aux territoires. Avec son accent rocailleux qui détonne, il veut replacer le dialogue social au cœur de sa méthode d’action. Quant à Nicolas Revel, le parisien, qui fut jusqu’ici directeur général de la caisse nationale d’assurance-maladie, c’est aussi un proche d’Emmanuel Macron qu’il a connu à l’Elysée alors qu’il étaient tous deux secrétaires généraux adjoints durant le mandat François Hollande.

Olivier Véran conserve son portefeuille de ministre des Solidarités et de la Santé, mais il perd ses trois secrétaires d’Etat. Il sera doté d’une ministre déléguée avec Brigitte Bourguignon, jusqu’alors présidente de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée nationale. Elle sera en charge de l’Autonomie. Un découpage annonciateur de la création d’une nouvelle branche de la Sécu.

Coup de théâtre, l’ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot à qui l’on doit la création des ARS, l’essor des MSP et autres chinoiseries revient comme ministre de la Culture. La Castafiore septuagénaire du gouvernement verra sans doute une réhabilitation dans ce retour inopiné en pleine polémique sur la gestion des stocks de masques…

Un des grands gagnants du remaniement est incontestablement Bruno Le Maire. Il devient le seul maître à Bercy. Débarrassé de Gérald Darmanin devenu ministre de l’Intérieur, il est désormais ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance. Ainsi, il pilotera aussi le budget de la Sécu… à moins que Nicolas Revel ne vienne le lui disputer (en coulisses).

La surprise est venue de la nomination au poste de ministre délégué aux PME, après du ministre de l’Économie d’Alain Griset. Cet artisan taxi, président de l’organisation patronale des entreprises de proximité, U2P, dont l’UNAPL est membre, et par conséquent la FNI, fait une entrée remarquée. Très mobilisé pour obtenir des aides en direction des TPE et des professions libérales, il compte défendre les petites entreprises.

La réforme des retraites redémarre

Plusieurs axes de la nouvelle politique que poursuivra le Gouvernement sont déjà connus, même si le président de la République attendra le 14 juillet pour en dévoiler l’intégralité. Emmanuel Macron a donné plusieurs indications en fin de semaine dernière à l’occasion d’une interview à la presse quotidienne régionale. Une campagne de prévention sera engagée dès cet été pour lutter contre la Covid 19. Le Ségur de la santé devra permettre un meilleur accès aux soins pour tous, et une simplification du fonctionnement de l’hôpital. Le chef de l’Etat promet une revalorisation « très forte » des personnels médicaux et non médicaux de l’hôpital. Enfin, il souhaite un décloisonnement et plus de liberté sur le terrain. L’investissement pour l’hôpital devrait représenter un budget de 15 à 20 milliards d’euros. La réforme des retraites, dont le chantier, avait été suspendu fera son retour. Les négociations reprendront pendant l’été avec les partenaires sociaux. Le dossier échappe à Olivier Véran et à la Santé. Il sera désormais géré par le ministère du Travail. Elisabeth Borne, nouvelle ministre du Travail, l’a annoncé mardi lors de sa passation de pouvoirs avec Muriel Pénicaud.

Castex aux manettes du Ségur de la santé

A noter que le Ségur de la santé n’est toujours pas conclu. Le dossier a été pris en mains personnellement par le Premier ministre. Jean Castex participait ce mardi soir à une séance de négociation. La séance conclusive qui devait avoir lieu le 3 juillet dernier, a été repoussée, et au moment où nous bouclons ces lignes n’a pas encore été reprogrammée.

Quels seront les moyens donnés à la médecine de ville et aux infirmières libérales dans les prochains arbitrages ? Il est un peu tôt pour le dire. Mais une chose est certaine, avec autant de connaisseurs de la santé et du dossier des IDEL aussi bien placés à des fonctions clés du gouvernement, assurément, c’est le moment ou jamais de proposer et de demander. La FNI ne manquera pas de de saisir de cette opportunité.

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