Visite domiciliaire des patients Covid : les Idel inaugurent leur première visite de prévention

Ce nouvel acte infirmier, entré en vigueur le 20 janvier, vise à évaluer l’adhésion à l’isolement des patients 0, à identifier les problèmes qu’est susceptible de provoquer leur isolement et à y pallier. Pas d’ordonnance, mais un simple adressage des patients par l’assurance maladie !

L’appropriation de cet acte novateur est un vrai challenge pour la profession, déjà les centres de soins infirmiers frappent à la porte pour utiliser les plateformes d’adressage en place, il ne manquerait plus que la profession ne soit pas au rendez-vous pour que ce nouvel acte soit préempté par ces centres ….

Alors inscrivez-vous en masse sur les plateformes portées par vos URPS et répondez aux sollicitations. À défaut, d’autres structures le feront à votre place !

Il s’agit donc d’une visite de prévention qui montre le rôle indispensable que les Idel jouent à la fois pour les patients à domicile mais plus globalement pour la santé publique. La mise en place de cette visite domiciliaire est la conséquence directe de la capacité et de la volonté qu’a eu la profession à se mobiliser depuis mars dernier.

L’Assurance maladie, le déclencheur

Lors des précédentes vagues épidémiques, on s’est rendu compte que certains patients 0 placés en isolement ne le respectaient pas pour des raisons sociales, familiales et environnementales. C’est pourquoi il est désormais prévu que l’Assurance maladie leur propose, avec leur consentement et après les avoir repérés grâce à son système d’information, une visite infirmière domiciliaire. Cette dernière a vocation à identifier les situations de vulnérabilité, à dispenser aux intéressés un message de santé publique en matière d’isolement, à suggérer aux autres habitants du foyer de se soumettre à un test de dépistage RT-PCR ou antigénique si cela n’a pas été déjà fait et enfin, à déboucher sur un retour au médecin traitant dans la cadre de la coordination. En outre, l’Idel est habilité, en cas de besoin, à demander l’intervention des services médico-sociaux, notamment pour assurer un portage des repas à domicile.

Tout passe par les plates-formes d’adressage

Concrètement, les Idel sont donc directement sollicités par l’Assurance maladie pour effectuer cette visite domiciliaire… qui ne nécessite donc pas de prescription médicale. Pour éviter tout contentieux de forme ultérieur, l’Idel doit simplement inscrire un numéro de prescripteur fictif qui lui est dûment communiqué par la Caisse.

L’Idel habituel du patient identifié comme tel par la Cnam est contacté, en priorité par SMS, via la plate-forme d’adressage des demandes de visite gérée par chaque URPS d’infirmiers libéraux. Si le patient n’a pas d’infirmier de famille ou si ce dernier ne répond pas, alors la Caisse se tourne, toujours via ces plates-formes, vers les Idel du territoire concerné susceptibles d’intervenir dans les vingt-quatre heures. Le plus prompt à se manifester assure la visite.

Les infirmiers libéraux désireux de participer à l’opération doivent donc s’inscrire gratuitement sur la plate-forme opérationnelle dans leur région.

A chaque fois qu’ils sont mandatés pour se rendre chez un patient, ils disposent des informations suivantes : nom, prénom, coordonnées téléphoniques, adresse postale, adresse mail, référence du médecin traitant ou du médecin désigné par le patient, demande d’accompagnement social identifié par l’Assurance maladie.

Inzee.care, l’outil idoine

Convaincue tant par la pertinence que par le caractère opérationnel d’inzee.care, la plate-forme d’adressage des patients et de coordination développée par la FNI depuis quatre ans, la Cnam a choisi cet outil comme support de déploiement de la visite domiciliaire infirmière des patients Covid en isolement dans huit régions (Bretagne, Centre Val-de-Loire, Hauts de France, Île-de-France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Bourgogne – Franche-Comté, Guadeloupe). Dans les autres régions, d’autres solutions sont utilisées à la demande des URPS concernées.

Des ajustements pour bien huiler la machine

Bien sûr, comme pour tout process innovant, il a fallu procéder, lors de réunions de calage avec la Cnam, à quelques ajustements, histoire de bien huiler la machine. En effet, il a pu arriver, au départ, que les fichiers adressés par l’Assurance maladie aux professionnels de santé comportent quelques manques (défaut d’adresse ou adresse incomplète…) qui empêchaient une bonne géolocalisation des patients.

Outre une plus grande vigilance en amont pour vérifier que tous les champs sont correctement remplis et que les données requises figurent bien dans le document numérique.

Une rémunération à hauteur de 22,64 euros

Pour tout cela, cet acte, qui vise à casser les chaînes de contamination, est coté à hauteur d’un AMI 5,6 auquel s’ajoutent une Majoration de coordination infirmière (MCI), soit 22,64 euros. Ce montant est susceptible d’être complété, le cas échéant, par la rémunération de tests antigéniques effectués sur les autres membres du foyer ainsi que par des majorations en cas d’actes réalisés un dimanche ou jour férié ainsi que par des indemnités kilométriques.

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